Je m’appelle Nathalie,
j’ai 48 ans (officiellement mais… je reste une ado dans ma tête), mariée et 2 enfants.
A côté de ma passion pour la plongée sous-marine, j’avais un rêve depuis gamine : devenir pompier.
Je me suis lancée lors de la période COVID. C’était le moment, pendant cette période difficile, d’apporter mon aide.
Je suis donc allée me renseigner auprès de la caserne la plus proche de chez moi pour devenir pompier volontaire.
Ensuite, j’ai commencé mon entrainement physique : natation, vélo, marche, le test luc léger (épreuve d’endurance cardio-respiratoire).
Quand je me lance un défi, j’y vais toujours à fond.
Mais le destin en a décidé autrement….
Le dimanche 7 mars, j’ai rendez-vous avec ma meilleure amie Nathalie pour une balade à vélo. A la fin du parcours, il y a une énorme côte à gravir. A l’arrivée, je me sens épuisée, j’ai ma vision qui a changé, je vois des taches devant les yeux. Je demande à mon amie, un verre d’eau avec du sirop. Je suis restée un bon moment chez elle, le temps de récupérer. L’après-midi, je suis chez moi, tranquille sur le canapé avec mon homme et je me rends compte que j’ai perdu ma vision périphérique sur mon œil droit. Mon homme évidemment à le reflex de regarder sur internet, et il voit AVC c’est grave.
Lundi 8 mars, je décide d’aller cher le médecin traitant et après m’avoir auscultée, il m’envoie aux urgences.
Il soupçonne un AVC.
Après plusieurs heures d’attente et une IRM, un neurologue vient me voir pour m’annoncer que j’ai une lésion au cerveau. OK et ça veut dire quoi une lésion ? C’est grave ? Je ne sais pas trop comment réagir car je ne comprends pas le terme lésion.
Tout s’enchaine ensuite, on me dit que je vais être hospitalisée et certainement opérée. Je suis abasourdie, je me laisse faire sans réagir. Je suis perdue. Je pense surtout à mes proches. Faut que je les prévienne. Pendant mon séjour à l’hôpital, j’ai entendu plusieurs noms pour désigner ma lésion : nodule, anomalie, masse, et enfin un mot que je connais plus : tumeur.
Là, tumeur, ça me parle plus mais après mon côté positif m’oriente vers les tumeurs bénignes.
Je suis restée 15 jours à l’hôpital, sans visite car période COVID. Le personnel soignant tout confondu, a été super avec moi. Ils ont été très présents et attentionnés. Avec le téléphone portable, j’avais des nouvelles de toute la famille, de mon homme et de mes enfants d’amour. J’ai pu voir quand même mon mari d’amour pour m’apporter des affaires de toilette avec un petit cadeau, une petite bouteille d’eau minérale citronnée (petite larme car j’ai été touchée par son geste) et ma maman qui est venue une fois aussi m’apporter des rechanges, juste avant l’opération, ça m’a fait du bien de la voir.
La première semaine, c’était les examens, prises de sang, etc… et je continuais mon entrainement physique. Ça faisait rire les infirmières de me voir faire mes abdos, mes pompes, …Mais le jour et la nuit précédente l’opération, j’étais hyper stressée. J’avais peur de mourir sur la table d’opération et de laisser mes proches choqués par ma disparition soudaine. Et j’étais triste. Je culpabilisais beaucoup par rapport à mon entourage. Je n’aime pas faire du mal aux autres surtout à ceux que j’aime. C’est Horrible.
J’ai vécu des moments difficiles dans mon enfance, je me sentais mal dans ma peau et j’ai dû franchir de nombreux obstacles dans ma vie jusqu’à ma tentative de suicide.
Ça été une période dure pour moi mais surtout pour mes parents. Après cette tentative de suicide, j’ai compris que la vie valait la peine d’être vécue. Et c’est à ce moment-là que je me suis dit « plus
jamais je tenterais de mettre fin à mes jours ».
J’ai commencé une nouvelle vie. Depuis, je suis une vraie ado, je vois la vie en ROSE tout le temps, je
vois le côté positif. Je croque la VIE à pleine dent.
Et le 15 mars 2021, opération, exérèse totale de la tumeur. La veille de l’opération, j’ai eu l’aide de Clarisse et de Romain, 2 infirmiers qui m’ont une séance d’auto-hypnose qui m’a permis de vivre pleinement et sereinement mon avant et mon après opération. Je l’ai vécu comme une aventure.
C’était incroyable.
Parfois dans la vie, on croise des personnes formidables au bon moment.
L’attente de l’analyse anatomopathologique : le 30 mars 2021
C’est un glioblastome de grade 4 dans le lobe occipital gauche. Encore une chance, car plus de chance d’être opérée à cet endroit et moins de séquelles.
Je me suis mise en mode combat directement et j’y suis encore.
Depuis, je suis passée par une seconde opération le 21 octobre 2021 (récidive au même endroit) et depuis janvier 2023, une autre récidive mais je ne lâche rien. Je tiens le coup car j’ai un moral d’enfer et je suis bien entourée de ma famille, mes amis, des Warriors et aidants et des associations qui se battent à nos côtés.
Et grâce à cette mobilisation, on va ensemble trouver le remède pour guérir. J’en suis sûre !
Tous ensemble !
En route pour le GR20 (mon prochain objectif)
Nathalie